Ce traitement semble permettre une amélioration à court terme des lésions à type de sinus de drainage chez un peu moins de la moitié des patients mais son efficacité à long terme n’a pas été évaluée. Sa mise en œuvre ne peut s’envisager que pour les patients présentant un nombre limité de lésions.
Le Dr Bettoli de Florence, Italie a présenté les résultats d’une étude de cohorte ouverte évaluant l’efficacité à 3 mois (score de Sartorius) et la tolérance de l’association rifampicine/clindamycine prise pendant 10 semaines dans une population pédiatrique de maladie de Verneuil.
20 patients étaient inclus d’âge médian 15 ans, avec un indice de masse corporelle moyen de 28. Ils recevaient un dosage des molécules adapté au poids (en pratique dans la majorité des cas des doses identiques à celle utilisées chez les adultes).
Le score Sartorius passait de 60 à l’inclusion à 25 à 3 mois, sans différence selon le sexe, le tabagisme et les antécédents familiaux de maladie de Verneuil. Le nombre de poussées sur les 3 derniers mois passait de 3.6 à l’inclusion à 2 après l’inclusion, sans différence selon le sexe et le poids. Aucun problème de tolérance n’était rapporté.
Ces résultats sont donc similaires à ceux de la population adulte. Il n’y avait cependant pas de données sur l’évolution de la maladie de Verneuil à distance de l’interruption du traitement.
Une revue de la littérature concernant l’utilisation des traitements à visée anti-androgène dans le traitement de la maladie de Verneuil a été présentée par le Dr Nikolakis de Dessau, Allemagne. Les données étaient insuffisantes pour permettre de réaliser une méta-analyse. Des séries de cas concernant l’utilisation d’acétate de cyprotérone, de spironolactone, de finastéride et de metformine étaient rapportés avec un effet modeste sur la maladie de Verneuil.
Dans les recommandations européennes, cette classe thérapeutique est envisageable avec un niveau de recommandation faible en cas d’anomalies menstruelles, de signes d’hyperandrogénie ou de taux anormal de DHEA, androstenedione ou SHBG.
Le Dr van der Zee de Rotterdam, Pays Bas a présenté des résultats d’un essai randomisé, contrôlé ayant évalué l’efficacité de l’apremilast dans la maladie de Verneuil. L’apremilast était utilisé à la posologie usuelle. L’objectif principal était le HiSCR, les objectifs secondaires le nombre de nodules, les EVA douleur, prurit, sévérité et le DLQI, à la semaine 16.
L’objectif principal était atteint pour 53.3% des patients du groupe apremilast et aucun patient du groupe placebo (p=0.055) semaine 16. Le nombre de nodule était inférieur de 2.6 en moyenne entre le groupe apremilast et le groupe placebo (p=0.01) et la différence était également nettement significative entre les deux groupes concernant le DLQI et la douleur. Les effets secondaires rapportés étaient ceux habituels pour l’apremilast et de gravité légère à modérée (un patient interrompait le traitement pour des douleurs musculaires).
Le Dr Bécherel, Antony, France présentait les résultats préliminaires d’une étude évaluant l’intérêt de l’ajout de méthotrexate à l’adalimumab ou à l’infliximab dans la prise en charge de la maladie de Verneuil. En effet, on sait que l’apparition d’anticorps anti-médicaments est un problème constaté au cours du traitement des maladies inflammatoires chroniques s’accompagnant d’un taux circulant bas de la molécule et donc d’une réponse thérapeutique altérée. Des études en rhumatologie ont prouvé qu’un traitement concomitant par méthotrexate permettait de limiter la formation de ces anticorps anti-médicaments.
Dans cette étude randomisée, l’objectif était d’évaluer l’effet de l’ajout de méthotrexate (à la posologie de 20 mg/semaine) au traitement par adalimumab ou infliximab, versus placebo sur la réponse au traitement (HiSCR) et sur l’apparition d’anticorps anti-médicaments.
L’analyse portait sur les 32 premiers patients inclus pour lesquels les données à 3 et 6 mois étaient disponibles. L’objectif principal était atteint à 3 mois pour 59 % des patients du groupe méthotrexate et 37.5% de ceux du groupe placebo, p<0.01 et à 6 mois pour respectivement 75% versus 50%, p<0.01. Aucune alerte de tolérance n’était rapportée. L’amélioration de la réponse était corrélée à un taux circulant supérieur de la biothérapie et à un plus faible taux d’anticorps anti-médicaments.
Une équipe espagnole (Dr Alfageme) présentait les résultats de l’intensification du traitement par adalimumab à 80 mg/semaine sur le contrôle de la maladie.
Cette intensification pouvait intervenir secondairement en cas de réponse insuffisante au traitement à la posologie de l’AMM ou d’emblée (« hot start ») en cas d’atteinte sévère. Elle permet plus fréquemment de contrôler la maladie sur le plan clinique et échographique. Le maintien de cette posologie optimisée doit être régulièrement réévalué en fonction de la réponse au traitement dans l’objectif d’utiliser la dose minimale efficace. Aucun problème de tolérance n’était rapporté dans cette communication.
Le groupe ResoVerneuil rapportait une série rétrospective de 17 cas de maladie de Verneuil traités par secukinumab. La voie Th17 est en effet impliquée dans de nombreuses pathologies inflammatoires et en particulier dans la maladie de Verneuil pour laquelle des taux circulants d’IL17 élevés sont retrouvés.
Les critères d’évaluation étaient le HiSCR et le HS-PGA à 4 mois.
Il s’agissait de 11 femmes et 6 hommes, d’âge moyen 36.6 ans, ayant une maladie de Verneuil évoluant en moyenne depuis 10.5 ans. Le poids moyen était de 70 kg. Les patients présentaient des comorbidités (psoriasis n=6, rhumatisme inflammatoire chronique n= 3, PASH syndrome n=1). Le score de Hurley était de III n=5, II n=11 et I n=1. Tous les patients étaient en échec aux traitements antibiotiques, aux anti TNF et un avait également reçu de l’anakinra (anti IL1). Le HS PGA moyen à l’inclusion était à 4. Le secukinumab était utilisé à la posologie usuelle du psoriasis (300 mg S0, S1, S2, S3, S4 puis toutes les 4 semaines).
A 4 mois le HiSCR était atteint pour 76% des patient et le HS PGA moyen à 2. Avec un suivi moyen de 14 mois, il n’y avait pas de perte d’efficacité. En termes de tolérance 2 cas d’apparition de maladie de Crohn étaient rapportés chez des patients sans autre facteur de risque de maladie inflammatoire chronique de l’intestin, conduisant à l’interruption du traitement.
Ces résultats encourageants sont à confirmer par étude de phase III qui va bientôt débuter.
L’équipe de Hambourg rapportait deux cas de maladies de Verneuil traitées par ixekizumab chez deux femmes en échec aux anti TNF, et pour une patiente également après échec du guselkumab avec des résultats également encourageants, confirmant le potentiel des anti IL17 dans cette pathologie.
L’efficacité du guselkumab dans 3 cas de maladie de Verneuil était rapportée par le Dr Kovacs, Darmstadt, Allemagne. Il s’agissait de patients en échec au traitement antibiotique et dans un cas à l’adalimumab. L’effet était constaté dès la semaine 8 en termes de score IHS4, EVA douleur et DLQI.